Pourquoi étudier les papillons ?
Parce qu’ils sont importants pour le maintien des écosystèmes.
Premièrement, ils sont à la base de nombreux réseaux alimentaires, et ce, dans la majorité des écosystèmes terrestres. En effet, leurs chenilles constituent une importante source de nourriture pour de nombreux insectes, reptiles, amphibiens, oiseaux et mammifères. Elles transforment une énorme quantité de biomasse végétale en biomasse animale. Cette dernière est alors utilisable par tous les animaux non herbivores.
Deuxièmement, ils assurent la pollinisation de nombreuses plantes à fleurs. Le pollen ou les sacs s’accrochent au papillon lorsqu’il butine. Ils les emportent alors jusqu’à une fleur femelle, permettant ainsi la fécondation et la reproduction de la plante. Cette association a parfois évolué au point que certaines plantes n’ont plus qu’une ou quelques espèces de papillons susceptibles de les polliniser. C’est par exemple le cas de l’Orchis moustique (Gymnadenia conopsea). Son réservoir à nectar ou éperon est très profond et ne peut être visité que par une espèce de papillon à longue trompe (sphinx gazé, colibri, du liseron).
Parce qu’ils ont un impact agronomique non négligeable
Contrairement à l’impact favorable exercé par la pollinisation, de nombreuses espèces peuvent être considérées comme des ravageurs de cultures. En effet les chenilles de nombreuses espèces, voraces, sont capables d’infliger de sérieux dommages à toutes sortes de plantes d’intérêt agronomique : maïs, soja, coton, blé, pomme de terre, tomates pour ne citer que celles-là. L’étude des ravageurs est donc un enjeu important pour le biocontrôle des pestes et pour l’économie liée à la production agricole.
Parce que c’est un groupe utile en écologie de la conservation
Plusieurs études récentes ont démontré la pertinence des lépidoptères pour l’évaluation de l’état d’un milieu ou de son évolution. Variés, abondants, herbivores, beaucoup sont spécialistes d’un type particulier de plantes et répondent rapidement aux modifications des milieux et sont étroitement liés à la nature des plantes présentes. À ce titre, certaines familles peuvent être qualifiées de bonnes « espèces parapluies » et leurs assemblages peuvent être utilisés comme indicateurs de l’état des écosystèmes.
Ainsi dans l’optique d’un suivi des milieux, les hétérocères nocturnes apparaissent comme un meilleur modèle car ils colonisent une plus large gamme d’habitats. Le suivi de l’évolution des strates forestières et arbustives est donc possible. La collecte des données est également plus facile à standardiser.